Les dirigeants français sont de plus en plus confiants, tout en intégrant, dans leur décisions et leur projection, l’incertitude désormais structurelle de l’environnement.
Voici la 4e édition de ce Baromètre des Dirigeants que nous avons initié il y a un an, au début de la crise et qui, tout au long de cette année, est allé à la rencontre des dirigeants d’entreprises de toutes tailles sur tout le territoire.
Après la sidération en juin 2020, puis le volontarisme et les interrogations sur ce fameux monde d’après, en novembre, vint ensuite le besoin d’anticipation d’une possible reprise et les bases de sa préparation en mars 2021, nous sommes aujourd’hui dans l’accélération de la reprise avec confiance.
Un sentiment de confiance qui fait un bond de 21 points en trois mois (74%) : confiance en la capacité de l’économie de notre pays, et surtout dans la capacité de leur entreprise à repartir avec force. 81% d’entre eux voient leur chiffre d’affaires en progression ou en une solide stabilité. Seuls 18% envisagent une baisse.
En complément de cette confiance, c’est l’intégration d’éléments nouveaux qui constitue le socle de leurs décisions. Intégration de la protection sanitaire et psychologique des collaborateurs (89%) ; intégration d’un environnement définitivement incertain, instable, imprévisible et qui nécessite une agilité et une capacité d’adaptation renforcée ; intégration encore de l’impact social, sociétal et environnemental du fonctionnement de l’entreprise (84%).
L’intégration de l’ensemble de ces éléments conduit une évolution des organisations (72%) et des méthodes de management (66%), d’autant que l’instauration du télétravail, même s’il marque le pas dans l’enthousiasme et sa généralisation, se stabilise en moyenne à 1,9 jours par semaine. Un élément nouveau et sans doute pérenne, qui oblige aussi à former le management pour gérer cette hybridation des lieux de production, de collaboration et d’interaction des équipes.
Ainsi se dessine peu à peu un nouveau modèle d’entreprise. Une entreprise qui pour renforcer sa résilience veut devenir plus agile, plus digitale dans ses processus ( 66%) et sa relation client ( 58%), plus attentive à ses collaborateurs et à leur protection (89%), réfléchissant à la réinternalisation de certaines fonctions (22%) pour revenir à une certaine souveraineté, par exemple dans sa chaîne logistique, tout en relocalisant une partie de sa production plus à proximité.
Ce nouveau fonctionnement n’est pas une rupture nette avec le monde d’avant mais une redéfinition des piliers fondamentaux, en partant de la raison d’être elle-même, qui font l’entreprise. Cette redéfinition sujet par sujet, donnant un sens nouveau, plus aligné avec les attentes des clients, des collaborateurs et des partenaires, constituent les bases de « l’entreprise d’après ».