L’innovation sociale au service de l’employabilité

Les entreprises sont confrontées à des exigences croissantes pour conserver la confiance des clients et des collaborateurs, elles doivent :

  • Etre résilientes et agiles pour préserver la compétitivité et la pérennité de leur modèle dans un environnement instable. 
  • Assumer pleinement la responsabilité de l’impact social et environnemental de leurs activités et démontrer leur contribution positive à la société.
Les solutions aujourd’hui à leur disposition, ne suffiront pas à relever ces défis. C’est de leur aptitude à mobiliser l’innovation, qu'elle soit technologique, organisationnelle - déjà intégrée avec succès dans de nombreuses activités – mais aussi sociale, qu’il est possible de transposer dans les activités opérationnelles et la stratégie des entreprises. 

La réussite d'une démarche d'intégration de l'innovation sociale au sein des organisations s'appuie sur une approche similaire à celle déjà adoptée pour l'innovation technologique. Elle consiste à accélérer les projets des innovateurs sociaux et à les faire évoluer de façon à ce qu’ils apportent des solutions concrètes à leurs propres enjeux. 

Dans cette note d'analyse, nos experts Sopra Steria Next décryptent les enjeux de l'innovation sociale pour favoriser l'employabilité à long terme et la mobilité professionnelle au sein de nos organisations.

Le monde du travail  à l’épreuve du vieillissement et de l’automatisation

Le vieillissement de la population active, bombe à retardement  économique et sociale

L’augmentation de l’espérance de vie et l’allongement de la durée de la vie professionnelle entraînent mécaniquement le vieillissement de la population active et le recul de la part relative des jeunes au sein de cette population. Or cet élément est le principal déterminant pour le financement de notre modèle de protection sociale.

Pour préserver la pérennité de ce modèle, la solution serait d’inclure durablement les populations exclues, à commencer par les « NEET » (Neither in Employment nor in Education or Training, jeunes de moins de 25 ans, ni en études, ni au travail, ni en formation) représentant près de 20% de la population française.

 

 




50%

des activités professionnelles
sont automatisables
avec des technologies existantes
(RPA, Intelligence Artificielle).

 

L’automatisation croissante des activités

En Europe, environ 40 % de la main-d’œuvre totale représentant plus de 90 millions d’actifs devra acquérir de nouvelles compétences importantes dans leurs fonctions actuelles au cours des dix prochaines années.

Encourager le développement et la formation de leurs collaborateurs est donc devenu une priorité pour les entreprises.

L’automatisation des activités fait par ailleurs disparaître le modèle professionnel dans lequel une seule expertise métier ou technique suffisait à garantir l’employabilité à long terme des salariés. La pérennité d’un métier n’est donc désormais plus garantie à l’échelle d’une carrière.

 

Les populations  fragiles en première ligne

Dans ce contexte, les premières populations exposées sont celles qui sont déjà en situation de fragilité face à l’emploi.

L’employabilité de ces populations, c’est-à-dire leur capacité à se doter et à enrichir les compétences nécessaires à leur bonne intégration dans l’emploi et dans l’activité économique, dépend directement de leur capacité à se former, et ce tout au long de leur vie d’actif. Mais leur accès aux dispositifs de formation est largement contraint par des difficultés structurelles.

 

1,6 million

des jeunes de 15 à 29 ans
n’étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2017 en France.

 

Changer de paradigme : vers l’apprentissage tout au long de la vie

Pour développer l’employabilité long terme des personnes en difficulté, il nous paraît indispensable de dépasser l’approche actuelle des dispositifs d’acquisition de compétences, trop standardisée et court-termiste.

L’objectif en effet est d’installer une démarche d’apprentissage en continu et autonome, centrée sur les besoins de la personne et co-construite avec elle

Ce sont aujourd’hui les acteurs de l’innovation sociale qui dessinent les réponses les plus inspirantes en la matière, y compris pour les entreprises. Leur approche est dirigée par le principe de personnalisation et par la recherche de l’efficacité : il s’agit d’obtenir le meilleur résultat pour le collectif selon les compétences et les capacités de la personne. 

 

Passer l’innovation sociale à l’échelle


L’expérience de l’entreprise Travailler et Apprendre Ensemble le prouve : elle a développé un système de compagnonnage entre des salariés en situation de fragilité et des salariés n’ayant pas connu ces difficultés. Son modèle économique, auto-financé à 90%, a fait la démonstration de sa viabilité. 


Ce modèle se heurte cependant à certaines limites : il nécessite un accompagnement humain trop coûteux et contraignant en temps pour pouvoir envisager un passage à l’échelle. 


Notre conviction est que le digital doit permettre de dépasser ces contraintes tout en respectant l’esprit et les objectifs de la démarche.

Le potentiel de l'accompagnement digital


Deux leviers en particulier peuvent être utilement intégrés dans cette approche. Premièrement, mettre à disposition des individus fragilisés face à l’emploi des moyens d’auto-apprentissage, dans l’utilisation de logiciels et d’applications spécifiques. Deuxièmement, favoriser l’émergence des démarches individuelles d’apprentissage en autonomie et en continu grâce à des dispositifs de compagnonnage mixte, humain et digital


Grâce à l’IA, le compagnon digital serait aussi pensé pour développer la qualité de l’accompagnement offert par le compagnon humain. Libéré de certaines contraintes, il pourrait ainsi se concentrer sur les interactions les plus utiles pour la personne qu’il soutient.

Expérimenter pour rendre opérationnel

Fidèle à sa mission, l’Exploratoire Sopra Steria Next souhaite contribuer à ouvrir la réflexion sur l’employabilité de long terme des populations fragiles, avec l’ambition de faire émerger des solutions opérationnelles activables par l’ensemble des acteurs économiques. 

Pour ce faire, nous avons la conviction que le partage d’expériences et l’expérimentation sont décisifs. De la même manière que les processus d’expérimentation constituent le moteur de l’innovation sociale, ce sont eux qui pourront le mieux révéler tout le potentiel de l’intégration du digital dans les approches d’accompagnement centrées sur l’individu. Nous en sommes convaincus. C’est l’expérimentation qui permettra en particulier de comprendre comment peuvent coopérer un compagnon digital aux côtés du compagnon humain, afin d’aider les personnes à améliorer leur employabilité de long terme.

 

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L’Exploratoire Sopra Steria Next publie tous les mois une Newsletter réunissant l'ensemble de ses productions : notes d’analyse, infographies, enquêtes d’opinion et enquêtes décideurs, événements physiques et digitaux, projets d’expérimentation, etc. 

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Les rencontres de L'Exploratoire

L’innovation sociale a apporté les réponses les plus efficaces en matière d’employabilité long terme grâce à des approches personnalisées et centrées sur l’individu. Mais le passage à l’échelle de ces approches reste à inventer.

Abraham Hamzawi, Partner Sopra Steria Next, est allé à la rencontre des fondateurs de TAE (Travailler et Apprendre Ensemble) pour débattre de ces questions.