Donner vie à une organisation résiliente, premier acte post-covid des dirigeants
Si la crise sanitaire que nous avons subie a provoqué une accélération, c’est avant tout celle d’une prise de conscience de la fragilité de nos organisations. Une fragilité qui ressemble à un coup de semonce, et qui doit nous rendre plus humbles face aux environnements externes dont nous ne pourrons plus dire que nous savons les anticiper ou mieux encore les planifier. L’adage « ce qui est certain c’est l’incertain » sonne comme un réveil.
Ce que nous dit ce sondage, outre la conviction des dirigeants à se préparer à une reprise lente (entre 6 mois et un an) tout en ayant confiance dans la situation économique de la France, c’est la nécessité pour une grande majorité d’entre eux (en particulier les dirigeants des entreprises de plus de 1000 salariés) de « modifier notre façon de faire avec nos clients, nos partenaires et nos collaborateurs ».
C’est assurément le signe d’une accélération des transformations sans doute envisagées, mais c’est surtout le signe d’une mise en action, d’une urgence face à des évènements que nous maîtrisons de moins en moins, et dont la soudaineté peut provoquer l’effondrement d’une entreprise.
Il s’agit de bâtir une organisation résiliente qui n’est en rien une multiplication des cellules PCA (plan de continuité de l’activité) , mais une nouvelle façon de voir, de s’organiser, de concevoir les interactions avec les autres, avec les écosystèmes.
C’est surtout une organisation qui inscrit dans sa culture et dans tous les comportements, la confiance.
La confiance, sa solidité dans le temps, sa résilience face aux chocs est plus que jamais, la clé de la compétitivité dans une ère numérique et imprévisible.
Ce ne peut plus être une posture RSE, mais bien une stratégie de transformation, menée par la direction générale. Une action globale, multidimensionnelle pour créer un effet systémique. Pour dépasser les effets d’éparpillement, souvent non efficaces, il s’agit d’agir en même temps sur la raison d’être de l’entreprise qui conduit à la formalisation d’une éthique, autrement dit une promesse clients et une promesse collaborateurs qui structurent alors toutes les actions et toutes les décisions ; agir aussi pour une souveraineté de la chaîne de valeur et maîtriser son destin, sur le partage de cette valeur, sur la protection des données et bien sûr sur l’agilité de l’organisation et de ses collaborateurs pour une adaptation permanente.
Cette nouvelle conception de l’entreprise et de son fonctionnement avec son écosystème et ses parties prenantes, crée alors une nouvelle réalité fondée sur un nouvel esprit, l’esprit d’une entreprise plate-forme.
Cette résilience impérative pour la survie et la durabilité de nos entreprises, qu’une large majorité des dirigeants souhaitent actionner, nous permettra de faire muter nos organisations vers un fonctionnement dont la confiance sera à la fois le moteur et l’indice de performance.