Les dirigeants français toujours aussi confiants dans leur entreprise, ont adapté leurs organisations avec les leçons de cette crise, sans pour autant rompre avec le monde d’avant.
Une sorte de bilan, après une année particulière. Notre 5e baromètre en fait un bilan, mais aussi trace des perspectives pour la suite. Les dirigeants gardent toujours haut leur confiance dans la capacité de notre pays et plus encore dans la performance de leur entreprise, dont le chiffre d’affaires sera en progression (pour 43%) ou au moins équivalent (pour 42%) par rapport à l’année dernière.
Cette confiance se ressent aussi dans leurs intentions de recrutements, augmenter leurs effectifs : 41% des dirigeants, dont 51% des dirigeants de plus de 1000 salariés, disent le vouloir, et sous la forme d’un CDI pour 95%d’entre eux,
soit + 9 points par rapport à notre vague de juin 2021.
Alors, bien sûr, les difficultés de recrutements sont présentes, et fortement. 76% des dirigeants annoncent vivre ces difficultés (86% pour les dirigeants des plus de 1000 salariés). Si le sujet n’est pas nouveau,
il s’accélère.
Pourtant il nous semble qu’il n’est pas pris avec ce besoin de changement de méthode que la situation appelle. Quand on interroge les dirigeants sur le fait de modifier les critères de recrutement, qui peuvent en partie expliquer
ces difficultés, ils ne sont que 35% à l’avoir fait, et 22% à vouloir le faire.
C’est une véritable mise en acte de tous les constats et débats que nous avons dressés depuis des années sur ce thème, qu’il faut réaliser : nous atteignons un paroxysme contreproductif. Ces critères
ont besoin de s’adapter au monde de l’entreprise d’aujourd’hui et surtout aux besoins pour demain.
Cependant les changements que la crise a provoqués, accélérés ou confirmés sont tangibles : ils se fondent autour d’une nouvelle organisation des méthodes et des relations de travail. Les organisations se sont largement adaptées (70%) en accentuant la collaboration entre équipes, plus de communication interne, plus de proximité managériale, plus d’autonomie pour les collaborateurs et la création plus intense d’un lien émotionnel avec les clients.
Enfin la transition digitale dont la nécessité ne fait plus de doute, passant ainsi d’une opportunité à une réalité, y compris pour les petites structures (globalement + 15 points par rapport à juin 2021).
Les difficultés éprouvées ne sont plus désormais son financement (- 25 points) mais la capacité des organisations à changer (+ 25 points), les impacts sociaux de cette transition (+ 16 points) et le risque client
– ou supposé (+ 11 points).
C’est ainsi que les entreprises et les dirigeants s’adaptent à ce monde d’après, faisant évoluer leurs façons de faire et de diriger, usant de pragmatisme dans leur décision. Comme s’ils voulaient
amender le monde d’avant, mais pas l’oublier.